vendredi 25 novembre 2011

Twilight, de Stephenie Meyer (4 tomes)

Un article un peu particulier, qui est en fait le résultat d'un devoir sur table pendant un cours de littérature contemporaine, où l'on devait faire une critique (positive ou négative) d'un livre de notre choix. Pour ma part, j'ai enfin pu m'en donner à cœur joie en ce qui concerne la tétralogie de Stephenie Meyer.

"Suite à l'engouement suscité par la tétralogie qui a lancé la carrière littéraire de Stephenie Meyer, nous avons décidé de nous atteler à cette lecture, qui, il faut l'avouer, est plutôt décevante. Retour sur la série des Twilight.
Nous traiterons ici de la série dans son ensemble, en laissant cependant de côté le dernier volume, Révélation, dont la qualité est moins contestable.
Commençons par étudier les titres français, qui révèlent déjà deux des gros problèmes de la tétralogie : la traduction et la prévisibilité.
Alors que les titres anglais (Twilight, New Moon et Eclipse) sont plutôt subtils quant à ce qu'ils révèlent de l'histoire, les titres français sont on ne peut plus explicites. Le tome 1, Fascination, rapporte la fascination qu'un jeune homme suscite chez une jeune femme. Soit, si on ne connaît pas du tout l'histoire, on ne peut pas le deviner, ou en tout cas en être sûr. Cependant, après la lecture de ce volume, lorsqu'on ouvre le second volet et que l'on voit le titre Tentation, on se doute bien qu'un autre jeune homme irrésistible va faire son apparition de la belle (qui s'appelle Bella, soit dit en passant). De même dans le livre suivant, Hésitation ; on s'imagine déjà la jeune femme essayant de choisir entre les deux.
A dire vrai, l'histoire aurait pu être originale. Les thèmes de base : les vampires et autres bêtes de l'ombre et l'amour impossible, ne sont pas nouveaux, mais sont pourtant amenés sous un angle novateur, ne serait-ce qu'en les associant dans un monde moderne. S'ajoutent à cela les faits que les vampires sont représentés d'un point de vue positif, et que l'amour est interdit non pas pour des raisons religieuses, sociales, etc, mais simplement à cause d'un danger mortel.
Pourtant, l'histoire se résume à une série de clichés. Je vous laisse juger par vous-mêmes.
Bella, à la suite du remariage de sa mère, décide de venir vivre chez son père, qu'elle connaît peu, dans une ville où il pleut toujours. Ses relations avec son père sont difficiles, et son intégration au lycée n'est pas fulgurante. Un jour, son regard tombe sur le garçon le plus beau du lycée, Edward, et c'est le coup de foudre. Quelques jours plus tard, alors qu'il avait réussi à cacher son secret pendant des années, Edward se retrouve obligé de le dévoiler à Bella. Il s'avère que ce jeune homme fait partie d'une famille de gentils vampires qui ne se nourrissent que de sang d'animaux afin de pouvoir vivre paisiblement parmi les humains, et non pas caché au fond d'un cercueil. S'ensuivent amour réciproque mais impossible, secrets, courses-poursuites avec d'autres vampires, kidnapping, loups-garous, et d'innombrables dangers pour Bella.
S'il n'y avait que ce problème de prévisibilité, l'histoire en resterait sans doute sympathique à lire. Malheureusement, à cela s'ajoute la pauvreté des personnages stéréotypés qui n'évoluent pas.
Bella restera durant les trois premiers livres l'adolescente têtue et aveuglément amoureuse qui dit assumer ses responsabilités alors qu'elle ne le fait pas. De la même manière, elle ne sent jamais arriver un danger, pourtant prévisible au vu de la situation ou de ses actes. A force de fréquenter des vampires et donc d'être sujette à la peur et au danger, on pourrait croire qu'elle évoluerait, mais ce n'est absolument pas le cas.
Son père, Charlie, n'apprend rien non plus de ses relations avec elle, et n'arrive donc pas à les éliminer.
Et la liste pourrait être longue.
Parlons maintenant de la forme, et donc de la langue.
Tout d'abord, l'édition est loin d'être parfaite. Quelques énormités orthographiques et syntaxiques parcourent les pages de cette tétralogie, et il y a même un tome dans lequel il manque une ligne.
Nous avons déjà parlé de la traduction en ce qui concerne le titre ; mais même dans le texte, elle contient certaines absurdités qui gênent parfois la compréhension de la situation.
Cependant, même sans parler de traduction, l'écriture reste très simple, trop simple. On lit des phrases inutiles, des explications insignifiantes, comme si l'auteure avait trop voulu en faire.
C'est ici une qualité d'écriture qui n'est même pas de niveau populaire, mais bien de niveau enfantin.
De manière générale, cette série n'est pas un chef-d'œuvre, même si la lecture peut en être agréable pour un public adolescent.
Cependant, il est à noter que la qualité générale s'améliore légèrement au fil des volumes. C'est surtout le cas dans le dernier tome, Révélation (Breaking Dawn), qui présente une situation originale, des personnages plus évolués et moins stéréotypés, et une écriture plus mature.
On voit donc bien l'évolution de l'écriture de Stephenie Meyer, qui, comme le laissait présager ce dernier opus, a sorti par la suite une œuvre beaucoup plus mature, et d'une qualité bien meilleure : Les Âmes Vagabondes (The Host)."

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