vendredi 14 février 2014

Racines, d'Alex Haley

Quatrième de couverture:
"Sous la lune et les étoiles, seul avec son fils, Omoro procéda au dernier rite de l'imposition du nom. Il marcha jusqu'aux confins du village, et là, élevant le petit en lui tournant le visage vers le ciel, il murmura tout doucement : "Regarde, cela seul est plus grand que toi.""

Alors qu'il ramassait du bois pour en faire un tambour, le fier Kinté, fils d'Omoro, est capturé par des toubabs qui l'envoient récolter le coton de l'autre côté de l'Océan, en Virginie. Le destin de sa race est scellé : ses descendants seront esclaves de père en fils, humiliés, battus, vendus au plus offrant, séparés de ceux qu'ils aiment.

En faisant revivre son aïeul et sa lignée sur sept générations, l'auteur retrace l'histoire terrible, déchirante et véridique de ses ancêtres africains. Une immense saga.

Alex Haley
Alex Haley, né en 1921, a grandi dans le Tennessee, portant en lui l'image d'un aïeul vénéré : Kounta Kinté. Après douze années d'enquête, il retrouve en Gambie la trace de ses origines. Racines, tiré à deux millions d'exemplaires, a été adapté pour les télévisions du monde entier.

Mon avis: Mon enfance a été bercée par les téléfilms contant les histoires de Kounta Kinté. A tel point que je disais souvent à ma mère qu'elle mangeait son poulet comme Kounta Kinté.^^ Cependant, cela fait des années que je n'ai plus vu ces téléfilms, et je n'étais pas sûre d'apprécier le roman (qui fait tout de même 750 pages).
Et pourtant! Quelle histoire, quelle épopée! Quelle triste épopée, mais comme c'est intéressant! Et le fait que l'auteur soit l'un des descendants de cette impressionnante famille ne fait que rajouter à l'intérêt que l'on porte à ce roman.
Personnellement, je ne suis pas fan des gros livres, même s'il m'arrive d'en lire bien entendu (je n'en suis pas fan, mais le nombre de pages ne m'empêchera pas de l'acheter). Disons que je me lasse vite. Pourtant, sur ce coup-là, je ne me suis pas lassée une seule fois, le récit est resté passionnant de début à la fin, et s'il peut paraître déroutant qu'on laisse des personnages en cours de route pour ne plus jamais les revoir, il y en a toujours d'autres qui prennent la relève sans que l'intérêt du lecteur ne baisse.
Une petite chose qui m'a perturbée pourtant, c'est le rapport au temps. Disons que les ellipses sont légion, et que j'ai souvent mis du temps à comprendre combien de temps s'était écoulé, voire même qu'il s'était écoulé du temps. C'est pourtant un tout petit détail, qui ne m'a pas gâché le récit pour autant.
Une très bonne pioche donc, pour plonger dans ce chapitre sombre de l'histoire des États-Unis d'Amérique.

La nostalgie heureuse, d'Amélie Nothomb

Quatrième de couverture:
"Tout ce que l'on aime devient une fiction."
Amélie Nothomb

Mon avis: Le sujet de ce roman paraît étrange ; c'est plus une explication d'image (à l'inverse de l'explication de texte) qu'un roman, puisque Amélie Nothomb commente ici un reportage (que j'ai loupé :() dont elle a été l'objet. Ce n'est donc ni vraiment autobiographique, ni une fiction, c'est juste un peu étrange. A vrai dire, c'est le genre de récit que l'on s'attendrait peut-être plus à trouver dans un magazine qu'en roman.
Malgré tout, je l'ai aimé comme les autres, même si ce n'est bien sûr pas l'un de mes préférés.
Et maintenant, après avoir lu ce roman (qui n'est, à mon sens, pas un roman), je vous avouerais que ce qu'il m'en reste, c'est simplement la frustration de ne pas avoir vu le reportage.
Je ne saurais donc le conseiller qu'aux fans de l'auteure, à ceux qui ont lu et aimé Métaphysique des tubes, Stupeur et tremblements et Ni d'Eve ni d'Adam, et à ceux qui ont vu et apprécié le reportage Une vie entre deux eaux.

Je t'attends, de Thierry Lefèvre & Françoise Grard

Quatrième de couverture:
"Salut Léa,
Léa, tu sais, ne te crois pas obligée de me répondre.
Moi, je pense à toi, et à ce qui s'est passé...
Moi, je suis là. Je te l'ai assez dit, mais je le répète.
Et je t'embrasse, petite Léa-caillou.
Léo"
 
Léa a vécu un drame qui a bouleversé sa vie. Léo écrit à Léa. Pour lui dire qu'il est là, qu'il pense à elle, qu'à deux on est plus forts. Et, peu à peu, Léa reprend confiance dans la vie...
 
Mon avis: Un livre tout en douceur, même si les évènements sont parfois loin d'être doux. Pourtant, l'écriture est tellement agréable que cela passe comme une lettre à la Poste! (8-p)
Les personnages sont attachants, même Léa qui peut paraître agaçante sur les débuts. Quant aux relations entre eux, elles sont on ne peut plus banales et prévisibles, mais d'une certaine manière cela les rend d'une pureté agréable malgré tout.
Enfin, la forme épistolaire est bien menée, et rend la lecture agréable et fluide.
A conseiller donc!

Guerre : et si ça nous arrivait ?, de Janne Teller

Quatrième de couverture:
Imagine : c'est la guerre - non pas en Irak ou en Afghanistan, quelque part très loin, mais ici, en Europe, en France, chez nous. Dans Guerre, Janne Teller se lance dans une réflexion expérimentale convaincante : par l'intermédiaire d'un simple renversement de perspective, elle nous explique avec clarté et sobriété les enjeux et les incidences du statut de réfugié - la fuite, l'exil, la survie dans un pays étranger.

Mon avis: Le récit court, les illustrations, l'emploi de la seconde personne du singulier ; tout cela implique directement le lecteur, qui se sent pris à parti dans un contexte qui lui est étranger. Ce texte s'adresse tellement bien aux adolescents qu'un adulte aura du mal à s'identifier aux évènements. Le but est donc on ne peut mieux atteint.
Ni roman ni documentaire, la forme est assez intrigante pour nous pousser à lire jusqu'à la dernière ligne. De plus, le côté politico-idéologique n'est pas trop poussé ici, et ne pollue donc pas le récit. Après tout, les enfants comprennent-ils toujours pourquoi leur pays est en guerre, ou alors subissent-ils la situation sans en comprenant le comment et le pourquoi? Y a-t-il même toujours un comment et un pourquoi à une guerre?
A mettre entre les mains de tous les adolescents pour qu'ils prennent conscience de ce que peuvent vivre des réfugiés politiques ou des gens vivant dans un pays en guerre, car il s'agit ici de les mettre en situation.